À la surface des flots, il jette des éclats comme on souffle des prières de lumière.
Etincelles de lumières dispersées sur l’océan. Rayons de l’astre, soleil invaincu, épluché par le miroitement de l’eau.
Lumière en offrande
le danseur suspend le temps
sur les flots scintillants
Bronze
édition limitée
75x35x22
“Dans la série Les Faiseurs de Sublime, cette sculpture incarne un geste éphémère : celui d’un artisan invisible qui, tel un semeur, disperse des éclats de lumière sur les flots. Inspirée par les scintillements du soleil sur l’eau, elle capture l’émotion fugace ressentie face au Sublime dans la nature.
Fruit d’une collaboration avec un danseur contemporain, la pose choisie évoque la fragilité et la grâce du mouvement. La sculpture, en équilibre sur le bord du pied, sur une grande voile de bronze, suggère la mer et accentue le sentiment de vertige, offrant une expérience sensorielle où le bronze semble s’animer au rythme des reflets.”
Conte inspiré de cette sculpture
Aspiration de l’âme pour un éclat de lumière
“Il marchait depuis l’aube, dans les terres nues de l’arrière-saison, où la brume se mêlait à la lande comme un songe oublié. Le vent soufflait comme un souffle d’esprit ancien, fouillant ses pensées, soulevant en lui des lambeaux désordonnés de souvenirs et de quêtes inachevées. Chaque pas semblait l’éloigner du monde ordinaire, comme s’il avançait vers un seuil invisible. Il était porté par une nostalgie sourde, un appel muet, comme si son âme cherchait à s’arracher à la glaise du monde pour se hausser vers une clarté plus haute, plus vaste, plus vraie. Il aspirait à une beauté qui ne s’explique pas, à une vérité qui ne s’enseigne pas. Un feu intime le guidait, un besoin d’épure, de lumière, de silence habité.
Son cœur battait à contre-rythme des saisons. Il ne fuyait pas : il cherchait. Une musique intérieure, faite d’absence et d’espérance, le poussait vers les hauteurs. La lande l’avait conduit jusqu’à la mer. Là, la falaise se dressait comme une pensée droite, minérale, sûre. En contrebas, l’eau dansait, indifférente aux douleurs humaines. Il s’arrêta, enivré par les parfums de bruyères, les souffles iodés, la sensation d’être minuscule et pourtant entier.
Devant lui, l’océan, vaste comme un chant que personne n’aurait jamais fini de chanter. Le soleil bas jetait sur la crête des vagues mille éclats d’or vivant. Chaque brisure d’eau devenait lumière. C’était un chœur d’étincelles. Un poème en mouvement. Le monde entier semblait parler une langue sans mots, mais pleine de sens. Il se tenait là, nu d’intention, vulnérable et vaste. Et alors, quelque chose.
Ou peut-être rien. Une vibration dans l’air, un frisson de la lumière. Il crut apercevoir une silhouette, tout juste une suggestion de présence, comme un souvenir d’image mal réveillé. Quelqu’un debout sur le promontoire, immense, bras levé, geste suspendu. Mais dès qu’il voulut fixer le regard, il n’y avait plus rien. Seul restait le scintillement fébrile des flots. Était-ce la mer ? Était-ce son esprit ? Était-ce l’écho de son propre désir incarné dans un éclat ?
Il ferma les yeux. Il ne voulait plus comprendre. Il voulait sentir. Et dans ce doute même, dans cette incertitude dorée, quelque chose en lui se dénoua. Il ne pensait plus. Il était. Le temps cessa de presser. Son âme, tendue depuis si longtemps, trouva une clairière. Un simple regard offert à l’éblouissement. Il respirait lentement, profondément, comme si la lumière entrait en lui par tous les pores. Dans cette suspension, son tourment se dissout comme une buée au matin.
Il sentit en lui une douceur neuve, une accalmie grave, comme si son âme venait d’effleurer, l’espace d’un instant, l’infini. Ce n’était pas une réponse. C’était un accueil. Pas une vision. Mais une résonance. Il n’était plus seul : le monde l’enveloppait, lumineux et juste.
Quand il reprit la marche, le monde n’avait pas changé. Mais lui, oui. Il avait frôlé un Semeur d’éclats. Et dans le silence qui suivit, tout ce qu’il croyait avoir perdu lui parut soudain possible à retrouver.”
Conte inspiré des ouvrages Que Ma joie Demeure de Jean Giono, et Narcisse et Goldmund, de Hermann Hesse