Brodeuse d’écumes

À la lisière du souffle et du mouvement, Brodeuse d’écume façonne l’imperceptible. Accroupie dans l’élan d’une vague, elle brode des dentelles de sel et de vent, si fragiles qu’un regard pourrait les dissiper. Sa main droite effleure la mer comme on frôle un rêve — avec lenteur, avec justesse. Dans l’autre, un crochet tenu fermement prolonge sa volonté : précise, concentrée, elle incarne la beauté patiente d’un geste essentiel. Inspirée du zen, elle trace l’écume comme on inscrit un poème sur l’eau, en sachant que tout s’effacera… mais qu’il faut malgré tout le faire, avec grâce.

Son corps puissant épouse la courbe d’une déferlante. Les drapés qui l’habillent, figés dans le bronze, prennent la forme de vagues suspendues. Chaque pli, chaque tension, prolonge l’énergie contenue dans son geste. Le socle, en acier patiné, reprend les lignes mouvantes de l’océan et ancre l’œuvre dans un dialogue constant entre l’éphémère et l’éternel.

Dans le sillage de ses doigts, l’écume devient broderie, le tumulte se transforme en offrande. Brodeuse d’écume est une ode à la précision poétique, à la puissance contenue, à celles et ceux qui transforment le fugace en fondation intime. Elle parle aux âmes attentives, à celles qui cherchent, dans leur propre vie, à faire du beau avec le passage. Une sculpture pour ancrer l’instant dans la mer du temps.